Alexandre
Nox
Donc cet homme s'est dit : - « Le maître des armées,
L'empereur surhumain
Devant qui, gorge au vent, pieds nus, les renommées
Volaient, clairons en main,
Napoléon, quinze ans régna, dans les tempêtes
Du Sud à l'Aquilon.
Tous les rois l'adoraient, lui, marchant sur leurs têtes,
Eux, baisant son talon ;
Il prit, embrassant tout dans sa vaste espérance,
Madrid, Berlin, Moscou ;
Je ferai mieux : je vais enfoncer à la France
Mes ongles dans le cou !
La France libre et fière et chantant la concorde
Marche à son but sacré :
Moi, je vais lui jeter par derrière une corde
Et je l'étranglerai.
Nous nous partagerons, mon oncle et moi, l'histoire ;
Le plus intelligent,
C'est moi, certes ! il aura la fanfare de gloire,
J'aurai le sac d'argent.
Je me sers de son nom, splendide et vain tapage,
Tombé dans mon berceau.
Le nain grimpe au géant. Je lui laisse sa page,
Mais j'en prends le verso. »
[...]
Victor Hugo, 1853
Homme politique, écrivain chef de file du mouvement romantique, Victor Hugo s'exprima dans tous les genres littéraires : théâtre, roman et poésie. Exilé sur l'île de Jersey pour avoir dénoncé le coup d'Etat du 2 décembre 1851, il est l'auteur des Châtiments, violent réquisitoire contre la politique de Napoléon III.
Souvenir de la nuit du 4
[...]
|- Est-ce que ce n'est pas une chose qui navre ! |
|Cria-t-elle ! monsieur, il n'avait que huit ans ! |
|Ses maîtres, il allait en classe, étaient contents. |
|Monsieur, quand il fallait