-Tout a commencé le jour où j'ai foulé le sol de la fac. C'était un terrain inconnu et la séparation avec mes amies du lycée me rendait nerveuse mais je savais que j'allais y rencontrer d'autres personnes tout aussi exceptionnelles. Et j'ai eu raison... Mais rien, même dans mes rêves les plus fous, ne m'avait préparée à sa rencontre. Une histoire d'amour comme les autres me direz-vous. Pas tout à fait, ce n'est en rien une histoire. Une histoire est partagée, elle est vécue par plusieurs personnes, or là, j'étais la seule protagoniste d'un huit clos terrible. J'étais coincée avec moi-même et mon corps était devenue ma prison.
A ce moment-là, la chanson d'un groupe inconnu venait tout juste de sortir et elle l'avait propulsé au sommet. Vous devez surement vous en souvenir, ce fut un véritable succès. Je me souviens du vidéo clip en noir et blanc, un jeune homme était debout sur la scène d'un café-bar des années 60 ou 70 accompagné par son groupe de musicien. Il se tenait là, dans toute sa splendeur, éclairé par une très faible lumière et il faisait face à des clients dissipés et qui l'ignoraient. Il y eu d'abord le piano, solitaire, lent et touchant, qui fut rapidement rejoint par les violons qui apportèrent une sensation de froid. Les clients présents furent comme envoutés et tous les regards se tournèrent vers le groupe. Puis vint la batterie et la guitare, simple accompagnateurs, qui amenèrent une dimension sinistre à cette musique pour tant tellement douce. Et là, le chanteur au visage angélique, entonna sa chanson morbide. Il disait que le piano lui rappelait ses larmes et son sang tombant goutte par goutte sur le sol, que les violons étaient semblables au vent violent et insaisissable, que la batterie était les battements de son cœur, et la guitare un horrible poignard. Sa voix tellement douce et emplit de peine provoqué la mort des clients. A la fin il était le seul encore debout, devant un publique silencieux à jamais. C'était sa chanson fatale.
Quel