Aliernation
La notion d'aliénation est généralement comprise comme la dépossession de l'individu et la perte de maîtrise de ses forces propres au profit d'un autre (individu, groupe ou société en général). Il renvoie ainsi fréquemment à l'idée d'une inauthenticité de l'existence vécue par l'individu aliéné. Ce terme est à l'origine un terme juridique, se rapportant à un transfert de propriété. Il vient du latin «alienus», qui signifie autre, étranger.
La notion d'aliénation en Philosophie * La Boétie
Étienne de La Boétie n'a jamais prononcé le terme d'aliénation. Mais son Discours de la servitude volontaire constitue probablement la première esquisse du concept. Publié en 1549, alors que son auteur n'a que 18 ans, ce texte pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaye d'analyser les raisons de la soumission de celle-ci. Il se dégage du texte l'idée que si un peuple se soumet si facilement et si durablement à un tyran, c'est qu'il y trouve un intérêt qu'il n'ose s'avouer à lui-même : celui d'être exempté de la responsabilité. * L'aliénation chez Rousseau
Rousseau fut l'un des premiers penseurs à utiliser le terme d'aliénation en le détournant quelque-peu de son usage économico-juridique, parlant d'aliénation au sujet du Contrat Social, en ce que par celui-ci, la liberté naturelle des individus est aliénée, au profit de la puissance publique. * L'aliénation chez Hegel
L'aliénation renvoie chez Hegel à un fait ontologique, lié à deux dimensions de l'être humain, en tant que sujet d'une part, et en tant qu'objet d'autre part. L'aliénation est alors comprise comme un processus infini, correspondant au moment de la négation; en ce sens, elle est non seulement nécessaire mais participe aussi du cheminement, du mouvement dialectique par lequel, l'humain s’extériorisant, peut parvenir à la conscience de soi et acquérir un nouveau contenu. * L'aliénation chez Feuerbach
Selon Feuerbach, l'aliénation est à rapporter