Allégorie de la caverne
Il s’agit d’une allégorie, représentation concrète – c’est-à-dire dont on peut faire l’expérience – d’une idée abstraite – c’est-à-dire qui ne peut pas faire l’objet d’une expérience. On peut ainsi faire l’expérience de la liberté, dans un cas précis, mais l’idée de la liberté, dans toute sa généralité, ne peut pas être l’objet d’une expérience. Un peintre pourra proposer l’allégorie de la liberté, comme Delacroix l’a fait avec la Marianne de la Liberté guidant le peuple, représentant les barricades de la révolution des trois glorieuses de 1830.
Chaque élément de l’allégorie demande donc à être interprété – ce qui signifie qu’il y a un sens littéral et un sens allégorique de tout élément signifiant. Les prisonniers de la caverne sont prisonniers de leurs illusions, leurs chaînes le montre, l’impossibilité qu’ils ont de tourner la tête montre l’impossibilité qu’ils ont de raisonner pour mettre en question leurs opinions. L’illusion étant créée par la sophistique, le feu représente la sophistique, les porteurs de statue les sophistes, le mur la façon dont ils cachent les astuces de langage qu’ils utilisent.
Lecture des textes de Platon de l’allégorie de la caverne, p.60-62 du livre, textes No.1-3. Interprétation de la maïeutique, de la résistance des prisonniers à être libérés.
La conception platonicienne du réel : le problème du sensible et du devenir. Ce qui est sensible est soumis au devenir : un bateau change tout en restant le même bateau, si bien qu’il n’est plus ce qu’il était à un moment donné. De ce fait, la phrase « ce bateau est blanc » peut être vraie à un moment et plus à un autre. Or, la vérité ne change pas : il faut donc que l’objet de la connaissance ne soit pas situé au sein du devenir des choses sensibles, mais qu’elle demeure immuable et toujours identique à elle-même. Il est donc nécessaire, pour Platon, que l’objet de la connaissance soit situé hors du devenir.
La décision extrêmement forte de Platon est