Alosyus Bertrand les 5 doigts de la main
Comment, Bertrand, par le biais d’un dialogue avec un être imaginaire et maléfique, installe-t-il une atmosphère cauchemardesque où ressurgissent des peurs enfantines ?
I) On rentre de plain-pied dans le monde du cauchemar
In medias res : aucune présentation des personnages. On ne sait pas qui est Scarbo ni que c’est un rêve. Du fait de l’emploie de l’imparfait, on ne sait pas quand commence l’action : elle est en train de se dérouler mais on n’assiste pas au départ. On ne demande si ce personnage ne revient pas régulièrement tourmenter les dormeurs. Les limites temporelles sont assez floues, le locuteur se rappelle de son dernier cauchemar.
II) Un poème sous forme de dialogue entre le dormeur et un être maléfique et familier qu’il voit souvent la nuit.
Tutoiement : montre que le démon est familier, qu’il vient régulièrement le hanter.
Le nom bizarre « Scarbo » que l’on retrouve dans « escarbot » (onomastique) montre que c’est un démon : ce personnage symbolise les peurs du dormeur.
Le thème du dialogue est la vie après la mort. On retrouve la terreur des chrétiens au Moyen-Âge, mais là Scarbo est plus fort que prêtre : « que tu meurs absous ou damné » (paragraphe 1)
III) Un monde cauchemardesque donc fantastique mais très réaliste : un changement de dimension, avec des animaux familiers, fait avec très peu de moyens.
La peur provoque toute une série d’images fantastiques. Il n’y a pas de monstres. C’est un certain nombre d’animaux qui font peur à l’homme : « araignée », « escarbot », « serpent ».
Le fantastique est fondé sur le changement de dimension : l’homme est réduit à l’échelle de l’insecte et devient sa proie (« pour linceul une toile d’araignées », « la pâture de l’escarbot qui chasse », « sucé d’une tarentule à la trompe d’éléphant »)
Le mot « linceul » revient trois fois : peur