Alphonsine Beauchemin Jeune femme dans la vingtaine, elle est mariée à Amable depuis trois ans et n’a pas encore d’enfant. Alphonsine se voyait faite pour la dentelle plutôt que pour le ravaudage des rudes hardes de paysans. Elle n’a cependant pas hésité à épouser ce jeune cultivateur établi qui lui assurait la sécurité. Pourtant, rien ne lui appartient dans la maison, sauf une petite tasse gagnée à une kermesse, qu’elle protège comme un trésor inestimable. Délicate, sensible et insécure, Alphonsine n’a pas d’appétit et le moindre dérangement la bouleverse. Comme son mari, la jeune femme souffre du mépris de Didace. Le séjour du Survenant va lui causer bien des tourments, mais une certaine ambiguïté dans ses sentiments se manifeste en plusieurs occasions. Alphonsine sera malgré elle, sensible à la sensualité et aux petites attentions de ce « fend-le-vent » qui a bousculé leurs tranquilles habitudes. Sa solidarité avec Amable l’empêche de reconnaître des qualités à l’intrus, mais elle le regarde parfois d’un air rêveur, se découvrant des penchants maternels envers lui et s’émouvant des attentions qu’il lui manifeste. Elle n’arrive pas à détester le Survenant qui semble la comprendre mieux que tout le monde, même si elle n’apprécie pas son humour et encore moins ses beuveries. L’insouciance insolente du Survenant déroute Alphonsine, comme la majorité des habitants du Chenal du Moine. Mais comme plusieurs d’entre eux, elle est aussi sensible à sa séduction. La jeune femme vit des sentiments partagés envers cet étranger qui la blesse et l’émeut. Elle cherche à défendre son mari et son territoire, mais doit s’avouer que le Survenant apporte aussi du bonheur dans sa maison. Le Survenant avait prédit à Alphonsine qu’elle serait un jour mère. Peu avant son départ, la jeune femme se découvre effectivement enceinte. Sa grossesse lui donne l’espoir craintif d’être magiquement valorisée. Son bonheur est toutefois terni par la menace du remariage de Didace. La mort de sa