alternative sud
Cahiers édités par le Centre tricontinental, Louvain-la-Neuve
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Résumés
Et si l’Afrique refusait le marché ?
Éditorial
L’Afrique, victime de la mondialisation
Les indicateurs démographiques, économiques et sociaux concernant l’Afrique confirment les afropessimistes dans leurs convictions. Trois modèles d’analyse essaient d’interpréter cette situation : celui qui privilégie la destruction culturelle et la méconnaissance de l’identité, celui qui, au contraire, souligne le manque de «modernité» caractérisant le continent et celui qui met en valeur le rapport inégal et destructeur entre un Occident colonisateur et les peuples africains. Aucune des ces positions ne peut satisfaire le besoin d’explication nécessaire pour aboutir à des solutions. Or, certains prônent une plus grande insertion de l’Afrique dans la mondialisation, alors que ce processus n’a jamais cessé de caractériser le continent et d’être un facteur clé de sa fragilisation. C’est le cas notamment de la décomposition de l’État face aux pouvoirs économiques extérieurs. Pour s’orienter vers un avenir différent, il faut d’abord lever les obstacles à un rétablissement des équilibres en Afrique, en créant les conditions d’un autre rapport avec le reste des économies du monde. Cela permettra alors de répondre aux besoins locaux selon des solutions démocratiquement concertées.
L’économie politique de l’Afrique et la mondialisation
Samir Amin
D’aucuns attribuent la faillite du continent africain à sa faible intégration au système économique mondial en vigueur. Nul doute qu’une telle appréciation repose sur une lecture quelque peu hâtive des mécanismes régissant cet ancrage. En effet, le continent noir est, depuis le XVIe siècle, intégré au système capitaliste dominant, entre autres choses, comme pourvoyeur de main-d’oeuvre - notamment à travers le trafic d’esclaves - et de