Ambre
Eveil
La tête appuyée contre la vitre, ses cheveux sombres tombants en cascade sur ses épaules et son regard lointain ; Elle était en compagnie de son père, fier homme, qui du haut de son mètre quatre-vingt toisait le monde, et de son titre se faisait une place dans la société. Cette société en perpétuel avancement scientifique ou l’impossible avait un prix et ou seul l’aisé survivait. Son père était l’archétype même du pseudo-intellectuel qui seulement grâce à son portefeuille garni pouvait se payer des merveilles de culture uniquement pour faire bonne figure à coté de ses amis, perpétuels rivaux. Mais dans ce monde ou la société avait fait un bond en avant la chose qui avait la plus progressé était la capacité à gérer les délits, les criminels, toutes les personnes qui ne respectait pas les règles n’étaient plus grâce à une évolution immense de la Loi, nouvelle police privée dont d’ailleurs son père était le directeur. Ainsi le criminel de base, petit voleur ou tricheur, n’existait plus, le fraudeur avait disparu et la grande criminalité avait été éradiquée du système. Comme le malheur des uns faisait le bonheur des autres, les prisons étaient pleines à craquer et toutes plus sophistiquées les unes que les autres. Par orgueil surement ou simple envie de montrer son importance dans le monde à sa fille, ce directeur l’emmenait à vive allure dans une de ces prisons du bout du monde ; mais pas n’importe laquelle, c’était la prison qui collectionnait les plus grands criminels maintenant déchus, mais c’était aussi sa prison.
Entre deux soupirs elle regardait son père d’un œil mauvais et se demandait par quel miracle il avait réussi à la trainer avec lui dans ces lieux de malheurs mais avant tout son travail. Elle espérait vainement un quelconque rebondissement à sa prévisible journée, un problème avec la voiture, surprenant, un empêchement majeur, impossible, ou n’importe quelle autre chose qui l’aurait empêchée d’aller là. Mais c’était trop espérer,