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Un Orphée aux Enfers néoplatonicien : à propos d'un poème de
Boèce
In: Bulletin de l'Association Guillaume Budé, n°2, juin 1999. pp. 230-248.
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Zarini Vincent. Un Orphée aux Enfers néoplatonicien : à propos d'un poème de Boèce. In: Bulletin de l'Association Guillaume
Budé, n°2, juin 1999. pp. 230-248. doi : 10.3406/bude.1999.1951 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bude_0004-5527_1999_num_1_2_1951 Un Orphée aux Enfers néoplatonicien : à propos d'un poème de
Boèce
Celui qu'on s'est plu à présenter tantôt comme le dernier des philosophes antiques, tantôt comme le premier des scolastiques médiévaux, Anicius Manlius Seuerinus Boethius, dit Boèce, appartenait à l'une des premières gentes du Bas-Empire, celle des
Anicii ; celle-ci était passée au christianisme dès le milieu du
IVe siècle, et Boèce ne fut pas à cet égard, malgré des apparences trompeuses, le « renégat » que certains ont voulu voir en lui — comme le montre clairement un passage de VOrdo generis
Cassiodororum, découvert aux environs de 1870 par A. Holder à la Bibliothèque de Karlsruhe, et qui attribue sans contestation possible à Boèce trois traités de théologie catholique — . D'autre part, cette gens depuis longtemps illustre avait donné à l'Etat, aux IVe et Ve siècles, toute une lignée de hauts fonctionnaires. Etant aussi bien né, étant d'ailleurs apparenté à la grande famille des
Symmachi, où il prit femme, étant enfin doté d'une brillante intelligence et bénéficiaire — l'un des derniers en Occident — d'une culture « à l'antique » véritablement complète, de la qualité de celle qu'avait pu recevoir en son temps un Gicéron, Boèce accède rapidement aux plus hautes fonctions à la cour ravennate du roi
Théodoric, maître d'une Italie devenue ostrogothique depuis 493 : né vers 480, il est consul en 510 (son père l'avait déjà été, sine collega, en 487, et ses deux fils le seront à leur tour