Analyse 5 oeuvres.
PICASSO Pablo (1881-1973), Guitare (1912), assemblage de tôle découpée [63x33x19cm], New York, M.O.M.A
Pour créer Guitare Picasso a fait un bond radical de la tradition sculpturale de la modélisation (tailler ou mouler) à une nouvelle technique d'assemblage. Il a créé une première version de Guitare à partir de carton en 1912, puis plus tard refait le travail en tôle, la banalité moderne de ces deux matériaux est très différente des matériaux traditionnels tels que les sculptures en bronze, en bois et en marbre. Le but de la construction métallique-feuille est de se livrer à un jeu de substance et de vide dans lequel le volume est suggéré, non pas représenté. Les formes visuelles peuvent être lues dans le contexte et le trou solide de la guitare qui s’éloigne de la surface lisse de l’instrument, ici projette le ’’son’’ des cordes dans l’espace. Nous avons été délivrés de la peinture et la sculpture, libérée de la tyrannie imbécile des genres. Avec son centre ouvert à l'espace, Guitare a été un bouleversement radical.
DUCHAMP Marcel : Roue de bicyclette
DUCHAMP Marcel (1887-1968, Roue de bicyclette (1913), assemblage de tabouret en bois peint et de roue métallique [126,5x31,5x63,5cm], Paris, M.N.A.M.
La Roue de bicyclette est souvent considérée comme le premier ready-made de Marcel Duchamp. Mais cette œuvre n'est pas encore un vrai ready-made puisque l'artiste y est intervenu en fixant la roue de vélo sur le tabouret. De plus, lui-même la définit plutôt comme une sculpture sur un socle, à la manière des œuvres de son ami Constantin Brancusi.
Dans une lettre à sa sœur envoyée en 1915 des Etats-Unis où il vit, celle-là même expliquant ce qu'est un ready-made (already-made ou ready-made, un objet déjà tout fait et revendiqué comme œuvre par l'artiste du seul fait de l'avoir choisi), Duchamp justifie, par opposition, sa Roue de bicyclette en disant qu'il apprécie particulièrement le mouvement de la roue, favorisé par sa position sur