Analyse comparée: le trouble
Il s’agit en A d’une photographie de John Coplans, tiré de la série self portrait datant de 1984 ; ensemble de clichés noir et blanc représentants le corps dénudé et tronqué de l’artiste sexagénaire. En B, également tiré d’une série, une œuvre de Bill Durgin ; Cyc-15. Sous ce titre énigmatique il fige en 2008 par l’outil photographique les corps de danseurs en position de contraction extrêmes, en jouant sur la dysmorphie ainsi crée. Enfin, il s’agit en C d’un cliché de Natalia Pereira, qui en 2012 ligote le visage de son modèle à l’aide de bandes élastiques et pousse ainsi l’apparence de ce dernier au-delà des limites de l’identifiable.
Toutes ses œuvres mettent en place un sujet connu, et reconnu par l’observateur : le corps humain, ou du moins son image. En travaillant sa forme, son apparence, les trois artistes cherchent à explorer le ressenti de l’observateur face à l’image présenté par un travail sériel photographique, qui permet alors à la fois de servir la représentation tout en témoignant de valeurs sociétaires et codes visuels.
A et C affichent la volonté d’une composition picturale bien plus prononcé et perçante. En procédant à une segmentation du corps, par les bandes élastiques de Natalia Pareira qui découpent les visages ou encore la mise en lignes et rangs des différentes extraits photographiques des self portraits, les repères visuels à la perception de ces corps se voient brouillés. Ce trouble perceptif rapproche aussi B et C, où la mauvaise configuration des plis corporels, des rainures charnelles, crée l’image d’un