Analyse de atoll de laurent skasik
Dans cette œuvre de Laurent Saksik le dehors apparaît au-dedans : comme pourrait l’exprimer Valère Novarina « l’extérieur n’est pas à l’intérieur de l’extérieur… » La retransmission en temps réel du ciel filmé et projeté sur le sol est comme une jetée spatiale où le temps s’écrase par la pesanteur du monde terrestre. Faut-il voir ici une allusion au divin qui percute le monde du réel ? Car si le ciel se retrouve symboliquement projeté sur la terre ferme et scindé en deux espaces distincts, c’est qu’il s’ouvre, béant d’incertitude ou conducteur de l’Esprit comme Moïse ouvrant les eaux de la Mer Rouge. Par suite, comment ne pas penser à la transfiguration de la parole de Dieu sous la forme du buisson ardent qui à la question « qui es-tu » répond « aye asher aye », soit cette notion hébraïque de je suis qui je suis, étais et serai ? Le temps semble fusionner en un même élan pour apporter momentanément une réponse à l’idée proprement humaine d’un ciel spatialisé et temporisé alors que, par nature, il est dans une triple corrélation du temps présent, passé et futur, soit l’équation de l’infini... Dès lors les cubes sont comme des boîtes dans lesquelles l’espace-temps est contenu. Leur transparence place le spectateur dans une situation de « voyeurisme » : laissé en dehors de l’espace contenu, il n’a d’autre choix que de regarder au travers du plexiglas. Il s’agit donc d’un regard filtré et délimité par le contour des cubes. Dans l’idée, le ciel peut encore s’échapper par le dessus ouvert des cubes mais auquel nous n’avons pas accès. Par ailleurs, la technique fait que l’image que nous recevons du ciel filmé est toujours en décalage de quelques secondes, un léger différé qui tend à prouver l’impossibilité de la retranscription authentique de l’extérieur.
Car là où l’œuvre interroge, c’est bien sur le « quoi » car en effet si on n’est pas « initié » à l’œuvre, on ne sait pas ce qui nous est proposé de voir. Le « quoi » est la clé de voûte de