Analyse de la charte de l'onu
La mondialisation et toutes ses facettes ont façonné une nouvelle réalité des relations internationales qui n’avait pas été envisagée lorsque que le plus grand projet de coopération internationale a été entrepris il y a de ça plus d’un demi-siècle à San Francisco, lors de la signature de l’un des traités les plus importants de l’histoire, la Charte des Nations Unies.
Dans ce sens, il devient alors légitime de se demander si, en raison des multiples transformations de la scène internationale, des changements au fondement de cette institution ne seraient pas nécessaires et si la Charte de l’ONU est adaptée au contexte international de 2012.
Dans l’optique de répondre à ce questionnement, ce texte tentera de montrer les différents défis auxquels fait face l’ONU en ce début de siècle, notamment l’augmentation des conflits intra-étatiques, l’émergence d’une pluralité d’acteurs non étatiques et la légitimité du Conseil de sécurité.
Les conflits intra-étatiques
L’émergence des conflits intra-étatiques et l’internationalisation de ces conflits posent un nouveau défi quant à l’intervention de la « communauté internationale » dans ces situations tout en respectant la Charte (Nations Unies 1945). En effet, l’article 2 stipulant que les Nations Unies n’interviendront pas dans les affaires relevant de la compétence nationale d’un État et le chapitre 7 prévoyant d’intervenir là où il y a menace pour la « paix et la sécurité internationales », combinés à la nouvellement adoptée « responsabilité de protéger[1] » reconnue par l’Assemblée générale en 2005, tous ces facteurs créent des difficultés quant à la mise en œuvre de ce dispositif de protection et le respect des souverainetés territoriales évoquées dans la Charte.
Le conflit au Darfour de 2006 illustre bien ce défi : l’adoption de la résolution 1706 demandait le déploiement des forces armées dans la région pour protéger les civils, mais