Analyse de l'huitre de francis ponge
On pourrait penser que l'absence de tout lyrisme correspond a l'absence de poésie, mais a tord.
Le poete fait appel a tout les sens du corps (sensations/lyrisme) :
- La vue : « couleur », « brillamment », « blanchâtre », « ronds blancs », « vue »... -Le toucher : « rugueuse », « ébréché », « visqueux ».
- Le goût : « à boire et à manger ».
- L'odorat : « odeur ». - Et dans une moindre mesure, connotation
-l'ouïe : « parler »
Or la solicitation des sens du lecteur est très courant en poésie.
Et comment parler de poésie sans parler de la musicalité et des sonorités qui rendent la poésie si vivante : - Des répétitions de la fin des mots : « noirâtre », « blanchâtre », « verdâtre » qui fonctionnent presque comme des rimes. - Des jeux sur les allitérations et assonances :
En [k] : « les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles », « Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe ».
En [r] : « parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner ». En [s] : « les cieux d'en-dessus s'affaissent sur les cieux d'en-dessous ».
En [v] et [f] + assonance en [u] : « visqueux et verdâtre » (...),« flue et reflue à l'odeur et à la vue ».
Différentes figures de style présente dans le texte le rende poétique :
Oxymore : « brillamment blanchâtre » : « blanchâtre » connote un côté terne, non brillant.
Personnifications : « c'est un monde opiniâtrement clos » : l'opiniâtreté (= persévérance, acharnement) est une qualité humaine. « un couteau [...] peu franc » : connotation morale. « leur gosier de nacre » : l'huître n'a pas de gosier.
Métonymie