Analyse de L'Ane et ses Maitres
La fable s'ouvre avec un premier quatrain dont les vers sont prononcés par le fabuliste: «L'Ane d'un jardinier se plaignait au Destin/De ce qu'on le faisait lever devant l'aurore». Les alexandrins donnent un ryhtme solennel au récit de la fable. Le fabuliste est en effet en train de nous conter l'histoire sur laquelle va s'appuyer la morale. Les deux parties, récit/morale, sont par ailleurs nettement délimités visuellement. Deux personnages: un âne, dont on a déjà eu connaissance par le titre de la fable, et le Destin, terme sur lequel on voit apparaître une capitale (=majuscule). Cela est la marque qui nous permet d'émettre l'hypothèse d'une personnification du destin ; il s'agit en effet d'une idée à laquelle ont attribue des caractéristiques humaines puisque l'âne «se plaignait» auprès de lui. Se plaindre, ce verbe est connoté péjorativement. L'Ane est un personnage mécontent dès le début de la fable, cela pose le cadre de la fable. Enjambement, car le premier vers se poursuit sur tout le vers suivant. Dans les vers 2 à 4, c'est l'âne qui prend la parole: il explique par une image/métaphore que «le coq (…) est plus matineux encor», ce qui devrait susciter l'étonnement car la réputation du coq est de sonner le réveil. L'âne, lui, devance le coq. C'est un procédé qui vise presque à l'éxagération et qui met en valeur la dureté du travail de l'âne qui regrette cette situation: «Et pourquoi? Pour porter des herbes au marché». Ce vers s'ouvre par une question que l'animal adresse à lui-même plus qu'au Destin personnifié. La réponse ne tarde pas, elle s'effectue sur tout le reste du vers. L'âne semble trouver sa tâche ingrate, ton dépréciatif notamment par le biais de la question. Au vers suivant, on trouve de l'ironie: « Belle nécessité d'interrompre mon sommeil!». Ce registre ironique appuie notre hypothèse au vers précédent: l'animal déplore