analyse des personnages dans phedre
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Acte 1, Scène 1
Introduction . Malgré les hésitations de Racine sur le titre de sa pièce ( Phèdre et Hippolyte , ou même, si l'on en croit certains contemporains, Hippolyte ), Phèdre est une pièce dont le personnage central est évidemment la femme animée d'une passion interdite avec laquelle elle mène un combat mortel (cf. le 1er paragraphe de la préface de Racine). Or, de façon tout à fait remarquable, la pièce débute par une scène d'exposition qui, certes, remplit parfaitement son rôle informatif (Où ? A Trézène. Quand ? Six mois depuis le départ de Thésée. Qui ? Le fils et la femme de Thésée, une captive, Aricie. Quoi ? Un amour secret, etc.) mais apparaît surtout complètement décentrée, voire en complet contresens, par rapport à l'intrigue principale. Non seulement le spectateur voit son attention attirée sur une intrigue qui ne sera que secondaire, les amours d'Hippolyte et d'Aricie, mais encore il entend Hippolyte évoquer un départ qui n'aura jamais lieu et parler de l'«inimitié» que Phèdre lui porte. Cette position décentrée s'explique d'abord par des raisons techniques et dramatiques : en libérant l'apparition de Phèdre, à la scène suivante, de tout souci informatif lié à l'exposition, elle rend plus frappants son mal mystérieux et sa volonté de mourir ; elle prépare, d'autre part, le jeu dramatique avec les nouvelles, fausses puis vraies, qui concernent Thésée. Cependant, si importants que soient ces effets techniques, ils ne sauraient faire oublier que cette première scène est placée sous le signe d'une ambivalence qui pourrait bien être le régime général de la pièce dans sa mise en scène des destins humains. Cette ambivalence est d'abord générique. Phèdre comme tragédie se situe d'emblée sous l'égide de l'épopée explicitement rappelée, mais en même temps mise à distance et dégradée. C'est ensuite le personnage d'Hippolyte, objet d'un amour qu'ignore encore le spectateur, qui apparaît sous un jour incertain . C'est