Yannis Létourneau-Perreault

Au tournant du 18ème et 19ème siècle la France subit de grands changements. En effet, après le coup d’état de Napoléon Bonaparte, celui-ci prend les rênes de la France et la dirige avec une poigne de fer. Après quelques années d’absolutisme et des défaites récurrentes, Napoléon allait lui-même conduire à sa perte. Ainsi, les français rêvent aux monarques d’antan. C’est le retour des Bourbons au pouvoir avec son lot de lacunes. La vraisemblable égalité de tous, prônée par Bonaparte, est désormais remplacée par l’arbitraire d’un système judiciaire barbare et déshumanisant. La violence, omniprésente au dix-huitième siècle, ne semble réprimée que par deux moyens : la prison ou la guillotine. Cette dernière alternative, qui apparemment est la plus utilisée, est dénoncée dans le roman de Victor Hugo Le dernier jour d’un condamné par sous une forme littéraire narrative qui décrit au lecteur les souffrances, les pensées et les émotions d’un condamné à mort peu avant sa sentence. L’expérience carcérale de ce condamné à mort, dénonce implicitement l’injustice, l’inutilité et la déshumanisation de cette sentence qu’est la peine de mort. Par ce récit à la fois politique, philosophique, religieux et psychologique, Hugo veut convaincre le lecteur de la nécessité d’abolir cette peine irréversible.

Le roman débute par la divulgation de la sentence sans toutefois faire la description du crime perpétré. Par le fait même, l’emphase est mise sur la condamnation à mort du prisonnier. Seul dans son cachot, le condamné témoigne de la solitude qui l’envahit, solitude qui persistera jusqu’à la fin de sa sentence. Prisonnier de ses pensées, l’image de sa fille sans père le hante et le chavire. Ainsi le condamné exprime beaucoup d’amour pour les gens qu’il laissera dans le deuil au moment de sa mort. Il a peur pour eux mais surtout pour sa fille. Ceci est exprimé lorsque le condamné énumère ce que seront pour lui les trois femmes qu’il a aimées : «