Analyse du discours de barack obama prononcé le 18 mars 2008 à philadelphie – « de la race en amérique »
Extrait du discours de Barack OBAMA prononcé le 18 mars 2008 à Philadelphie – « De la race en Amérique », Grasset, 2008.
« (…) Si tant de disparités existent dans la communauté afro-américaine d’aujourd’hui, c’est qu’elles proviennent en droite ligne des inégalités transmises par la génération précédente qui a souffert de l'héritage brutal de l'esclavage et de Jim Crow. La ségrégation à l’école a produit et produit encore des écoles inférieures. Cinquante ans après Brown vs. The Board of Education, rien n’a changé et la qualité inférieure de l’éducation que dispensent ces écoles aide à expliquer les écarts de réussite entre les étudiants blancs et noirs d’aujourd’hui.
La légalisation de la discrimination — des noirs qu’on empêchait, souvent par des méthodes violentes, d'accéder a la propriété, des crédits que l’on accordait pas aux entrepreneurs afro-américains, des propriétaires noirs qui n'avaient pas droit aux prêts du FHA [Federal Housing Administration, l’administration fédérale en charge du logement], des noirs exclus des syndicats, des forces de police ou des casernes de pompiers, a fait que les familles noires n’ont jamais pu accumuler un capital conséquent à transmettre aux générations futures. Cette histoire explique l’écart de fortune et de revenus entre noirs et blancs et la concentration des poches de pauvreté qui persistent dans tant de communautés urbaines et rurales d’aujourd’hui.
Le manque de débouchés parmi les noirs, la honte et la frustration de ne pouvoir subvenir aux besoins de sa famille ont contribué à la désintégration des familles noires — un problème que la politique d’aide sociale, pendant des années, a peut-être aggravé. Le manque de service public de base dans un si grand nombre de quartiers noirs — des aires de jeux pour les enfants, des patrouilles de police, le ramassage régulier des ordures et l'application des codes d'urbanisme, tout cela a créé un cycle de violence, de gâchis et de négligences