Prologue sur la télévision de Adorno Adorno dans son Prologue sur la télévision analyse le rapport de la télévision, principale vecteur de ce qu'il nomme l'industrie culturelle, avec le spectateur. Cet auteur américain écrit ce texte en 1953, et devine l'augmentation exponentiel que va connaître ce média au fil des décennies suivantes. Il estime avec justesse l'influence de la télévision à son époque, et celle qu'elle aura dans le monde car il se tient aux premières loges. En France, en 1950, seul 6 % des ménages disposent d'une télévision alors que l'Amérique entière y est convertie.
Dans son introduction il précise que ce média n'est qu'un maillon de l'immense chaîne formée par l'industrie culturelle : « Seule la collusion des procédés parfaitement harmonisés crée le climat de industrie culturelle ». Nous verrons, en nous appuyant sur le raisonnement de l'auteur, quels rapports le média entretient avec le spectateur, si le spectateur est conscient des modalités de ce rapport et enfin, si il a évolué depuis l'époque des débuts de la télévision. La télévision fût une avancée cruciale qui a, à première vue, changé la vie des individus, leurs conceptions du monde, en leur offrant une fenêtre sur celui-ci, un moyen de se tenir informé en direct depuis leurs salons. Étymologiquement, ce mot vient du grec : tele (loin) visio (la vue), voir loin fut donc la révolution de la seconde moitié du XX ème siècle. La télévision et la réalité sont intrinsèquement liées avec la réalité : le média communique des images du réel, parfois mises en scène dans le cadre de publicités, (avant les images de synthèses) ; tout ce qui passait à l'écran avait eu une présence physique derrière une caméra: « cet objectif qui consiste une fois encore à disposer du monde sensible tout entier dans une copie (…) de faire passer subrepticement dans cette duplication du monde ce que l'on estime pouvoir ajouter en plus au monde réel », mais il ne faut pas oublier que la technique des