Ce tableau peut être considéré comme une synthèse de la conception, que se fait Edgar Morin, du cinéma.
On comprend donc, en analysant ce tableau, que chaque moyen utilisé en mise en scène a un rôle prépondérant dans le cinéma. En effet, à chaque image est liée un sentiment, une idée, et cela à travers une vision magique, et perception objective. La métamorphose du cinématographe en cinéma est intrinsèque aux mouvements et positions de caméra, mais aussi à la mise en scène avec Méliès. C’est ainsi qu’Edgar Morin commence son tableau : par les mouvements et positions de caméra. Ces derniers donnent au spectateur une vision assez surprenante de se sentir présent en plusieurs lieux simultanément, grâce à l’image. Mais aussi le sentiment d’une perception affective consciente de la position et des mouvements des différentes parties des plans tourné, comme des sauts de vision, et tout cela malgré le fait que ces points de vue soient imposés au spectateur. Les valeurs de plans ont aussi leurs importances, comme nous l’explique Edgar Morin en analysant le gros plan. Selon lui, le gros plan engendre un sentiment d’intensité affective, et cela par le fait que toute valeur de plan serré nous fait rentrer dans l’intimité du sujet. C’est donc une vision très forte, car il nous arrive très rarement dans la réalité de voir aussi près quelqu’un ou quelque-chose. Edgar Morin traite ensuite axes de prise de vue en plongée et contre-plongée. La plongée donne au spectateur le sentiment que le sujet est rabaissé, rabougri à l’image, d’où un symbolisme d’infériorité du sujet. La contre-plongée, quant à elle, donne au sujet un côté gigantesque, d’où des impressions, pour le spectateur, d’exaltation et de grandeur. Passons au côté sonore du cinéma, qui fut une étape « essentielle » dans l’évolution de ce dernier. Edgar Morin distingue trois notions sonores : la musique, les paroles et les bruits. Tout d’abord, la musique est comme irréaliste pour le spectateur, mais elle est