Analyse "le double crime du curé d'uruffe", jean pierre bigeault
Travail de réflexion et d’analyse portant sur la lecture « Le double crime de l’abbé Desnoyers, curé d’Uruffe ».
Mon choix d’analyse d’un passage du livre et de mise en lien avec le cours s’est directement porté sur le chapitre « Femmes de prêtre », qui a l’avantage d’imaginer et d’éclairer quels enjeux ont pu se jouer à travers les relations de l’abbé Desnoyers avec les femmes et plus particulièrement le rôle auquel Régine a inconsciemment pris part dans le processus qui le fera basculer dans son point de folie.
A travers ce chapitre, Jean-Pierre Bigeault nous conte par un dégagement poétique et métaphorique la dynamique des pulsions qui a pu animé Guy Desnoyers, curé d’Uruffe.
« La femme est une biche empêtrée dans les taillis. (…) L’abbé est pris où il croyait prendre. Mais toujours s’évade, serpent lui-même, en se coulant dans sa rouerie d’Eve éternelle [1]».
Desnoyers de par sa fonction de prêtrise et de par l’âge des jeunes filles qu’il fréquentait intimement, fut probablement autant un père qu’une figure d’autorité pour ses victimes, une sorte de maître à qui elle devait respect et obéissance. Régine imprévisible et indépendante est la première qui lui désobéit. Elle refuse l’avortement.
« Femme pour qui la Vie l’emporte sur la morale de la soumission sociale, elle n’a rien d’autre à dire que sa foi dans la vie [2]».
Régine, petite paysanne qui l’amusait devient à présent dangereuse. En voulant garder l’enfant, elle lui envoie son idéal de « Foi dans la vie » à la figure sans se douter un instant de la machinerie et de l’angoisse psychique qui naît chez Desnoyers. Régine lui brise son idéal, tout ce qu’il a essayé de cacher en restant dans l’ordre lui éclate à la figure.
L’enfant qui représente la réalisation du fruit de leur liaison dans la chair, lui est insupportable puisqu’il le renvoie à son idéal brisé de Père dans l’absolu et du rôle de gardien de