Analyse le roi se meurt
Eugène Ionesco Mise en scène Georges Werler
Décor Pace / Costumes Pascale Bordet / Lumières Jacques Puisais Assistant à la mise en scène Jean Turpin
Avec : Michel Bouquet, Juliette Carré, Jacques Echantillon,
Nathalie Niel, Lara Suyeux, Jacques Zabor
Production : Pascal Legros production
du 31 mars au 9 avril 2006
● GRANDE SALLE
Renseignements / Réservations : du mardi au samedi, de 12h15 à 18h45 tél. 04 72 77 40 00 - fax 04 78 42 87 05 Retrouvez toutes nos informations sur notre site : www.celestins-lyon.org Contact presse : Magali Folléa 04 72 77 48 83 / fax 04 72 77 48 89 magali.follea@celestins-lyon.org
Chantal Kirchner, Secrétaire Générale
A CHEVAL SUR UNE ÉTOILE C’est ainsi que je m’imagine Ionesco ! Tous les êtres d’exception planent au-dessus de l’univers, leurs génies perdurent au-delà de leur temps de vie, ils le marquent d’une empreinte profonde. L’actualité, si pressée de brasser le pire, oublie ceux qui feront la grandeur de leur siècle, à qui ils apportèrent une contribution essentielle à l’histoire de la littérature. La nuit de l’oubli enfouit dans ses ténèbres l’éphémère du discours politique et les petitesses dérisoires qui forment le fretin du quotidien. Le poète, lui, renaît chaque fois qu’un homme puise dans les beautés que recèle sa pensée des raisons de s’enthousiasmer, de chasser l’espace d’une soirée ses peines, d’accéder à cette sorte de plénitude que procure le bonheur de la lecture ou de la représentation. Nul mieux que Ionesco n’a évoqué avec tant de lucidité Dieu, la vieillesse, la maladie, la mort. Je le revois encore, notre si cher Eugène, dans son grand fauteuil, le corps inerte, comme l’ayant déjà déserté, mais le visage immense, mobile, serein, apaisé, qui se tournait vers moi, rassurant, ses lèvres me semblait-il susurraient : « ne vous en faites pas, ce n’est pas si grave de s’en aller ». Ses yeux reflétaient une ironie subtile, puis il s’exprima, il y avait dans sa voix quelque chose de