LITTÉRATURE DE JEUNESSE

Circulation et variation des contes européens :
Perrault, Grimm, Afanassiev

Dossier Le Petit Chaperon Rouge de Perrault et Grimm.
Le Petit Chaperon rouge
Illustration de Gustave Doré qui aurait très bien pu s'intituler « La vision avant la dévoration ; entre fascination, tentation, perversion et épouvante »

I- Le Commentaire comparé

« Le Petit Chaperon Rouge »
Chez Perrault, Grimm et dans la tradition orale.

« Promenons-nous dans les bois », bien que le loup y soit. « Le Petit Chaperon Rouge » est un conte incontestablement connu de tous. « Il était une fois » une fillette vêtue d'un chaperon rouge gambadant dangereusement dans la forêt qui finit malheureusement par se heurter à la bestialité du grand méchant loup. Un conte populaire et fascinant qui au premier abord paraît si clair qu'il peut en devenir impénétrable pour reprendre la formule d'un certain philosophe italien1. En effet, lorsque Charles Perrault publie ses Contes pendant la période classique, le genre des contes de fées est particulièrement apprécié car, il permet une double lecture, une destinée aux enfants pour leur apprendre une morale et une autre pour les adultes car, l'on trouve de nombreux passages allusifs gorgés de sous-entendus. Une double lecture qu'on ne retrouve pas forcément chez les contemporains allemands de Perrault, que sont les frères Grimm. En effet, ils proposent une version moins obscure du conte qu'ils achèvent par un « happy ending ». Donc, une variante qui semblerait être destiné entièrement à une lecture enfantine ? Il ne faut pas oublier qu'avant eux une version plus ancienne issue de la tradition orale a été formulée Le conte de la mère-grand. De sorte, que l'on peut se demander si cet aspect ambivalent était déjà présent dans la version antérieure où comment ce conte classique a-t-il évolué pour perdurer dans le temps en mettant en lumière le passage du conte de l'oral à l'écrit.