Analyse pratique
J’arrive pour mon 1er jour de stage dans le service de long séjour. Arrive l’heure de faire le tour des changes aux patients incontinents. Je tourne donc en binôme avec une aide soignante. Tout se passe sans problème, je rentre dans la chambre 224. Une patiente, Mme V. est allongée dans son lit couverte de nombreuses couvertures. Elle semble sereine, elle dort. C’est une femme très ridée, avec de petits yeux en amandes, elle est très maigre. L’aide soignante m’explique alors que cette patiente ne s’exprime plus et reste en permanence dans sa chambre. Nous effectuons son change avec beaucoup de délicatesse car du fait de sa maigreur, elle semble très fragile et j’avais le sentiment que le moindre mouvement trop brusque pourrait lui briser les os. Lors du soin, elle nous regardait, attentive, à tout ce que nous faisions. A la fin, je lui ai demandé si tout allait bien, elle ne m’a rien répondu, m’à juste regardé dans les yeux quelques secondes et m’a timidement sourit, j’ai compris qu’elle allait bien. Mme V. n’avait plus l’usage de la parole, mais elle arrivait à faire passer toutes ces émotions, ses envies, ses sentiments par l’expression de son visage et de ses yeux.
Les jours qui suivirent se passèrent de la même manière, elle était toujours aussi calme et douce, il lui arrivait même de sourire.
Puis un matin, lors de la distribution du petit déjeuner Mme V refusa de manger, elle n’avait plus le même regard. Elle hurlait de douleur dès que nous essayions de la changer de position. La toilette devenait un calvaire pour elle, et elle refusait toute alimentation. Elle pleurait, hurlait mais personne ne comprenait pourquoi. Le moindre mouvement pour elle était devenu une souffrance. Ces cris étaient devenus insupportable pour moi, je me sentais impuissante devant elle. Je voyais dans ces yeux qu’elle voulait me dire quelque chose mais je ne comprenais pas quoi, elle serait ma main toujours plus fort mais je ne savais pas ce qu’elle