Analyse d'oeuvre d'art : fillette courant sur un balcon de giacomo balla
Dès le premier abord, Fillette courant sur un balcon interpelle le spectateur. En effet, si ce titre implique un personnage unique, pourquoi voit-on au contraire plusieurs fillettes ? Toutes de profil, courant vers la droite, elles évoquent une armée ; cette impression est renforcée par le fait qu'elles portent toutes ce qui pourrait constituer un uniforme : les mêmes vêtements bleus, ainsi que les mêmes bottines noires. Leurs visages, aux contours imprécis, ne permettent pas non plus de les différencier.
Cette confusion des traits est présente dans tout le tableau : les formes ne se distinguent que par leurs couleurs, disposées comme dans une mosaïque en touches distinctes sur un fond blanc lumineux. Cet isolement des couleurs donne une impression d'indécision ; les figures s'empiètent et il est impossible de les délimiter avec exactitude. Ce procédé rappelle certaines œuvres néo-impressionnistes telles que La Tour Eiffel de Seurat (1889), et emprunte à ce mouvement le divisionnisme des couleurs. Les complémentaires se côtoient pour créer volume et profondeur ; ainsi il comprend des juxtapositions de rouge et vert dont le mélange s'effectue par notre vision pour créer le châtain des cheveux. On peut également constater que les vêtements des fillettes se confondent, ainsi que leurs visages, leurs