Analyse d'un extrait du chant iii de nicolas boileau
Au XVIIème siècle, siècle du classicisme dans la littérature, deux grands genres théâtraux sont en opposition : la comédie, qui met en scène des gens ordinaires, et qui a pour but de divertir en représentants les travers et les ridicules des mœurs de l’époque et qui s’adresse au "bas monde", et la tragédie qui représente l’exact contraire de la comédie et qui est le genre le plus en vu de l’élite de la population. Les règles de ces deux grands genres ainsi que de l’épopée sont définies par Nicolas Boileau, grand critique littéraire et théâtrale de l’époque, dans le Chant III de son œuvre L’Art Poétique. Un nouveau genre semble également apparaître notamment sous la plume de Molière, celui de la grande comédie. Par son génie, il démontre aux contemporains les possibilités inexplorées que renferme la comédie et transforme le théâtre français, en créant ce qui s’appellera la grande comédie. L’enjeu de ce genre nouveau n’est plus seulement de faire rire le spectateur, mais de représenter sur la scène les vices de la société pour les corriger. Dans ces vers, Nicolas Boileau établit une série de règles pour un genre qui semble être la grande comédie. Nous allons donc développer trois points importants de son analyse : l’origine de la grande comédie, responsable de son côté humoristique, thème qu’il aborde dans les vers un et de deux de cette citation (Les passages "ennemi des soupirs" et "n’admet point de tragiques douleurs" évoquent bien ce côté comique), la forme de ce genre nouveau, évoquée dans les vers 5 à 9 (notamment dans les passages "ses discours partout fertiles en bons mots" et "son style humble et doux" qui parle effectivement de règles nouvelles) et enfin son fond, dont il fait allusion dans le dernier passage de la citation ("jamais de la nature [humaine] il ne faut s’écarter"…). L’œuvre de Molière nous servira d’appui pour analyser ces trois points importants.
La grande comédie présente des similitudes avec la farce