Andromaque d'euripide
I. La tragédie grecque ancienne Origine de la tragédie La tragédie est d’abord une performance, une fête à la fois religieuse et civique. La tradition rapporte qu’elle serait née sous l’impulsion du tyran Pisistrate qui organisa le 1er concours tragique lors des Grandes Dionysies, i.e des fêtes en l’honneur de Dionysos. Aristote la fait naître des improvisations liés au dithyrambe (dans ce chant à Dionysos un initiateur, l’exarkhos, improvisait pendant qu’un chœur lui répondait) : ainsi la tragédie à l’origine c’est un acteur qui répond au chœur. Puis, Eschyle. fait passer le nombre d’acteurs de 1 à 2 puis on passe de 2 à 3. L’autre dimension de la tragédie c’est la dimension politique puisque sa création en tant que genre poétique officiel est un acte politique. En outre, le chœur figure l’assemblée démocratique et la tragédie s’instaure parallèlement à l’instauration de la démocratie à Athènes. Cette dimension civique de la tragédie a inspiré de nombreuses interprétations, notamment celles de J.P.Vernant et P. Vidal Naquet (Mythe et Tragédie en Grèce ancienne) : dans leur interprétation, la catastrophe tragique redouble le mouvement historique, avec le passage d’un ordre ancien à un ordre nouveau. Structure de la tragédie Prologue = partie qui précède la 1ère apparition du choeur, exposition de la situation. Il existe des pièces sans prologue : les Perses et les Suppliantes d’Eschyle., le Rhésos attribué à Euripide. Cette particularité du Rhésos a constitué un argument contre l’authenticité, tant le prologue est une spécialité euripidéenne. Euripide dans ses prologues, contrairement à Eschyle et Sophocle, donne les clés de l’intrigue. Les interprètes se sont beaucoup interrogés sur cette innovation qui déplace l’intérêt du spectateur : l’intérêt n’est plus centré sur l’intrigue, i.e sur les événements eux-mêmes, mais sur la manière dont va se réaliser un destin. Il n’y a plus de suspense. Néanmoins