Annie ernaux
En 1984, elle obtient le prix Renaudot pour un de ses ouvrages à caractère autobiographique, La Place.
Très tôt dans sa carrière littéraire, Annie Ernaux délaisse la fiction pour se concentrer sur le matériel autobiographique que constitue son enfance dans le café-épicerie parental d’Yvetot. Mêlant expérience historique et expérience individuelle, ses ouvrages dissèquent l’ascension sociale de ses parents (La Place, La Honte), son adolescence (Ce qu’ils disent ou rien), son mariage (La Femme gelée), son avortement (L’Événement), la maladie d’Alzheimer de sa mère (Je ne suis pas sortie de ma nuit), puis la mort de sa mère (Une femme), et son cancer du sein (L’Usage de la photo, en collaboration avec Marc Marie). Elle écrit sur la langue du monde ouvrier et paysan normand qui a été le sien jusqu’à ses dix-huit ans.
En 2008, son roman Les Années, vaste fresque à l'intersection de l'intime et du collectif, est récompensé par le Prix Marguerite Duras et le Prix François Mauriac.
Le parcours littéraire d'Annie Ernaux est très fortement marqué par la sociologie - une démarche sociologisante qui permet d'ouvrir les perspectives d'exploitation du « je » autobiographique : « Le "Je" que j'utilise me semble une forme impersonnelle, à peine sexuée, quelquefois même plus une parole de "l'autre" qu'une parole de "moi" : une forme transpersonnelle en somme. Il ne constitue pas un moyen de m'autofictionner, mais de saisir,