Anthologie de 20 poèmes justifiés
Oh ! ce soir je suis tout frissonnant de tendresse
Je pense à vous, je me vois seul, je me sens loin,
Loin de tout ce dont mon cœur tendre a tant besoin
Hésitant entre l’espérance et la tristesse Comme un oiseau meurtri mon cœur las que tout blesse Désirerait un nid très sûr, un petit coin
Où dans la quiétude et la douceur des soins
La douleur se fondrait vaguement en faiblesse Et des mots d’abandon, des mots mièvres et lents,
De ces mots que l’on sent monter du fond de l’âme
S’écoulent de ma bouche à petit coups dolents Et je rêve de doigts légers, adroits et blancs
Qui sur mes yeux se poseraient frais et tremblants
Sinon des doigts de mère au moins des doigts de femme
Chassant la vision des souvenir sanglants
En lisant ce poème, on ressent le besoin du soldat de retourner auprès de sa famille, pour se sentir en sécurité, aimer, et loin du sang et des combats. C'est un véritable témoignage de Marcel à sa femme et ses enfants, du mal-être qu'il ressent. En parcourant les lignes de cette poésie, Marcel Rivier arrive a nous faire comprendre ce qu'il endure et ce qu'il vit, c'est ce ressentit en fin de lecture que j'ai particulièrement apprécié.
Léon-Gontran Damas: « Solde »
J'ai l'impression d'être ridiculedans leurs souliersdans leurs smokingdans leur plastrondans leur faux-coldans leur monocledans leur melonJ'ai l'impression d'être ridiculeavec mes orteils qui ne sont pas faitspour transpirer du matin jusqu'au soir qui déshabilleavec l'emmaillotage qui m'affaiblit les membreset enlève à mon corps sa beauté de cache-sexeJ'ai l'impression d'être ridiculeavec mon cou en cheminée d'usineavec ces maux de tête qui cessentchaque fois que je salue quelqu'unJ'ai l'impression d'être ridiculedans leurs salonsdans leurs manièresdans leurs courbettesdans leur multiple besoin de singeriesJ'ai l'impression d'être ridiculeavec tout ce qu'ils racontentjusqu'à ce qu'ils vous