Anthologie de la poésie
Pléiade (XVIs)
Déjà la nuit en son parc amassoit Un grand troupeau d'étoiles vagabondes, Et pour entrer aux cavernes profondes Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassoit ;
Déjà le ciel aux Indes rougissoit, Et l'Aulbe encor de ses tresses tant blondes Faisant gresler mille perlettes rondes, De ses thésorts les prez enrichissoit ; Quand d'occident, comme une étoile vive, Je vy sortir dessus ta verte rive, O fleuve mien ! une Nymphe en rient . Alors voyant cette nouvelle Aurore, Le jour honteux d'un double teint colore Et l'Angevin et l'Indique orient. J. du Bellay, L'Olive sonnet LXXXIII (1549)
J'ai choisi ce poème du mouvement de la pléiade parce que je trouve qu'il a une très belle musicalité, le poète du Bellay emploie des mots esthétique agréable à entendre et à prononcer tel que «Aurore» ou bien «perlettes». Des fins de vers qui enjolivent le poême ainsi «vive», «vagabondes». Ce poème peut aussi évader le lecteur avec ses propos sur la nature, l'univers des vers nous entraine dans un monde luxueux avec les mots:«étoile vive»,«verte rive», «perlettes rondes» et «double teint colore».
Quand je te vis entre un millier de Dames, L'elite et fleur des nobles, et plus belles, Ta resplendeur telle estoyt parmy elles, Quelle est Venus sur les celestes flames. Amour adonq' se vangea de mille ames Qui luy avoyent jadis esté rebelles, Telles tes yeux eurent leurs estincelles Par qui les cueurs d'un chacun tu enflames. Phebus, jaloux de ta lumiere sainte, Couvrit le ciel d'un tenebreux nuage, Mais l'air, maugré sa clarté toute estainte, Fut plus serain autour de ton visage. Adonq' le dieu d'une rage contreinte Versa de pleurs un large marescage. J.A. de Baïf, Les Amours de Méline (1552)
La description de cette femme est magnifique, le poète choisi de parler d'elle de façon positive comme par exemple «belle, «ton visage», ou «ta resplandeur» il utilise d'ailleurs des comparaisons pour la mettre en valeur tel que «L'élite et fleur des nobles» ou