Anthologie musique
La musique souvent me prend comme une mer !Vers ma pâle étoile,Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,Je mets à la voile;La poitrine en avant et les poumons gonflésComme de la toileJ'escalade le dos des flots amoncelésQue la nuit me voile ;Je sens vibrer en moi toutes les passionsD'un vaisseau qui souffre ;Le bon vent, la tempête et ses convulsionsSur l'immense gouffreMe bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroirDe mon désespoir !Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal (1856)- Spleen et Idéal
Charles Baudelaire est un grand poète français du XIXème siècle.
Ce poème m'a plu pour l'originalité de la forme et la puissance qui s'en dégage. En effet, on constate que ce poème n'est pas un sonnet, il est composé comme un morceau de musique. Baudelaire ne parle pas de musique en spécialiste, il parle de transe, de sentiments indescriptible. La musique le séduit et, comme un bateau pris dans la tempête, il se laisse emporter.
Pour ce poème j'ai choisi ce tableau de Joseph Mallord William Turner intitulé « Tempête de neige[...]» (1842) car on y voit la sauvagerie des éléments naturels qui se rapproche de la tempête dont Baudelaire est pris en écoutant de la musique.
Le baiser en l'Amour est l'octave en Musique
Le baiser en l'Amour est l'octave en Musique, Vous en avez prins un, et vous en voulez deux ; Pourquoy enervez-vous les accords amoureux, C'est pecher, disiez-vous, contre la Theorique.Non je ne baise point qu'en pure Arithmetique, Respondis-je soudain, deux baisers savoureux Font nombre, l'unité est un rien mal heureux Payez moi, vous devez une chose Physique.Que vous estes mauvais, repliquastes vous ors, Qui pourroit resister à argumens si forts, Qui me font succomber en si juste querelle ?Moi respondit Amour, et d'un dard furieux, Qu'il trempa plusieurs fois aux flammes de voz yeux, Il m'enfonça le coeur d'une playe immortelle.
Abraham de Vermeil – Poésies (1593)
Abraham de Vermeil est un poète baroque français du