anthologie poetique
I) Le poète lyrique
II) Le poète mage et voyant
III) Le poète engagé
IV) Le poète créateur d’univers et de rêves
V) Le jongleur de mots
VI) Le poète du quotidien
Marie
Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand
C'est la maclotte qui sautille
Toute les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous Marie
Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux
Les brebis s'en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d'argent
Des soldats passent et que n'ai-je
Un cœur à moi ce cœur changeant
Changeant et puis encor que sais-je
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l'automne
Que jonchent aussi nos aveux
Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine
Apollinaire, « Marie » 1912, Alcool
Epoque : Belle époque (1890 1914), période d’optimisme, euphorie, foi dans le progrès, stabilité économique et politique. Paris rayonne, capitale culturelle.
Auteur : Apollinaire, ami des peintres (Picasso), relation difficile avec les femmes, surnommé le « mal aimé », militaire pour la France, pas de père, mondain, toujours en quête de nouveauté. Créateur de l’esprit nouveau (1917) poète visionnaire et prophète.
Poème : poème de fin d’amour inspiré par la rupture avec Marie Laurencin. Le poète il mêle cependant son amour de jeunesse avec Marie Dubois. Ce poème s’inscrit dans la tradition lyrique : évocation de la femme aimée dès le titre. Apollinaire lyrisme moderne avec les thermes de l’amour perdu, l’écoulement du temps, la musique.
Tableau intitulé groupe d’artiste représente Picasso, Marie