anthropologie
Avant même d’évoquer une quelconque notion, il nous est nécessaire d’insister sur certains éléments de vocabulaire. En effet, il y a très souvent confusion dans le langage courant entre trois pratiques scientifiques, certes voisines, mais néanmoins distinctes : l’ethnographie, l’ethnologie et l’anthropologie. Il est donc nécessaire en préalable à toute présentation, même sommaire de l’anthropologie, de bien définir chacun de ces vocables.
L’ethnographie est la base de travail de l’anthropologue. Il s’agit du travail sur le terrain, de l’observation pure et simple. Bref, l’ethnographie, ce sont les faits, rien que les faits ! Cette notion a commencé à émerger véritablement au XIXèmesiècle, même si certains auteurs anciens, tel Hérodote d’Halicarnasse, peuvent être qualifiés d’ethnographes avant l’heure. Et pas toujours besoin d’aller très loin pour trouver ces faits ; ainsi, l’une des sources les plus surprenantes, mais finalement les plus logiques, de l’ethnographie française est elle constituée par les rapports de Gendarmerie, y compris par la simple analyse du vocabulaire et des tournures de phrase qu’ils contiennent. Pour sa part, l’ethnologie est une science, une science de l’interprétation ; elle consiste en l’élaboration de discours et d’analyse sur une société donnée, tenant compte des données de l’ethnographie. Quand à l’anthropologie, objet de la présente leçon, elle est la science du comportement en général, son but étant finalement d’en apprendre plus que sur l’autre sur nous mêmes….
Mais, du fait même de cette approche du nous, la principale difficulté à laquelle se heurte l’anthropologue tient en l’influence de l’ethnocentrisme. En effet, même à son insu, l’observateur ou l’analyste influence tout phénomène qu’il