Tragédie en prose de Jean Anouilh (1910-1987), Antigone fut créée à Paris au théâtre de l’Atelier le 4 février 1944, dans une mise en scène d’André Barsacq, et publié à Paris aux Éditions de la Table ronde en 1946. Nous allons analyser un dialogue entre Créon et Antigone cette scène s'articule nettement en deux parties : Créon essaie de convaincre sa nièce que son geste est absurde et il y parvient jusqu'au moment où il évoque le "bonheur" qui provoque aussitôt une vive réaction d'Antigone. Cet extrait semble admettre l'échec de Créon, et dévoiler la véritable personnalité d’Antigone. Cet extrait se situe peu avant le dénouement et montre la séparation irrémédiable entre les deux personnages, Antigone et Créon. En quoi ce dialogue est-il polémique et tragique ?

Nous allons voir premièrement dans cette partie que ce dialogue entre Créon et Antigone est un dialogue polémique et argumentatif, nous allons aussi définir ces deux thermes, dans un deuxième temps nous verrons le registre tragique de ce dialogue.
Le personnage d’Antigone est l'allégorie de la Résistance s'opposant aux lois de Créon et qu'elle juge injuste. Elle refuse la facilité et préfère se rebeller, ne voulant pas céder à une prétendue fatalité. Créon pour sa part, revendique de faire un « sale boulot » parce que c'est son rôle et qu'il faut bien que quelqu'un le fasse. Le dialogue est nourrit par des réponses bien argumenté de la part d’Antigone, elle est tout aussi méprisante qu’insolente « si je sais ce que je dis », Antigone passe du vouvoiement à un tutoiement de mépris « Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre. » à « Ah! Je ris, Créon, je ris parce que je te vois à quinze ans, tout d'un coup! ». Lors de ce dialogue nous voyons que le mot « Bonheur » marque le désaccord sur ce point de la part d’Antigone et de son oncle Créon, nous trouvons la négation « non », « je ne me tairais pas », ce dialogue est donc un dialogue polémique.
Nous