Antisémitisme et xénophobie en france, des années 1890 aux années 1980
Dans A la recherche du temps perdu, Marcel Proust confie au lecteur que, lorsqu’il était enfant, les crises d’asthmes le rendaient énormément dépendant de sa gouvernante. Il se moquait alors de ses fautes de français et de son accent étranger, il cherchait à l’humilier car il se sentait lui-même humilié de dépendre d’une personne qu’il jugeait inférieure à lui. Les termes de « racisme », de « xénophobie » et d’ « antisémitisme » sont apparus au moment de l’Affaire Dreyfus, qui a joué un rôle fondateur dans la vie politique française. L’antisémitisme désigne alors la haine des juifs en tant que groupe culturel, religieux et ethnique. La xénophobie est une hostilité systématique ou irrationnelle à l'égard de l’étranger, essentiellement motivée par sa nationalité, sa culture, sa religion, son idéologie, son origine géographique. Quels sont les vecteurs de l’antisémitisme et de la xénophobie ? Quels ont été les évolutions historiques et les bouleversements migratoires qui ont poussé à des actes de haines ? I- 1890-1914 : Le juif est étranger, bouc émissaire II- 1914-1945 : Haine latente et virulente III- 1945-1990 : Etat lutte contre et mouvements se veulent moins forts I)
Dans les années 1890, nombre de journaux et de politiques se nomment ouvertement antisémites. En 1890, La Croix se proclame le journal catholique le plus anti-juif de France. Beaucoup de préjugés circulent sur les juifs et les étrangers, elles ont été le fruit d’un antisémitisme et d’une xénophobie antérieure. En 1886, Edouard Drumont publie La France Juive, véritable pamphlet dans lequel il réunit tous les préjugés traditionnels à l’encontre des juifs. Le livre est un énorme succès grâce à sa promotion par Alphonse Daudet et surtout grâce aux nombres de faits-divers présents dans l’ouvrage et qui passionnent l’opinion. Il semble que Drumont écrit tout ce que tout le monde pensait tout bas. Drumont