Approche anthropologique et sociale du vetement
L’habillement sert à insérer les individus dans un ensemble de regroupements humains et à indiquer leur statut de « membre affilié ». Leur costume, comme leur carte de visite, annonce leurs solidarités. Il s’agit donc d’identité sociale ou publique.
La sémiologie (discipline qui étudie des principes généraux régissant le fonctionnement des systèmes de signes ou codes et établit leur typologie) qui étudie généralement la langue, s’étend au vêtement et à cette culture des apparences, qui aurait des caractéristiques proches de cette étude de langage. Elle déchiffre la gestuelle vestimentaire, qui est un ensemble de signes qui, consciemment ou non, exprime autant la singularité propre à chaque esprit de notre espèce, que les liens multiples qui nous unissent les uns aux autres. En effet, avant même de s’adresser la parole, les individus échangent multiples informations personnelles et sociales par leur tenue vestimentaire, que ce soit le système vestimentaire, appropriation personnelle d’un système vestimentaire ou l’appropriation idéologique d’un système vestimentaire par un groupe d’individu. Le geste d’habillement n’est donc interprétable qu’à partir d’un système vestimentaire socialement reçu.
Le système vestimentaire est un système de « signes ». Tout signe est une entité à deux faces : la première, mentale, non sensible est le signifié (contenu), elle ouvre une infinité de significations ; la deuxième, sensible est le signifiant (contenant), elle est limitative. Mais l’étude du signifiant est confrontée à deux problèmes : celui d’isoler une « gestuelle vestimentaire » d’une « gestuelle corporelle » sans briser leur correspondance et celui des matières non signifiantes de base (longueur, coupe, couleur). De ce fait, l’assignation de tel signifié à tel signifiant est largement arbitraire. Cependant, une part appréciable des signes vestimentaires par contre est construite sur des « indices », des faits