Aragon le roman inachevé extrait
Elle fait à tout ce lointainAmer et merveilleux comme la fin du mondeEt de la sentir proche est plus frais qu'au matinAvant l'épanouissement de la lumièreLe parfum de l'étoile en dernier qui s'éteintQuand ce qui fut malheur ou bonheur se nomme hierPourtant l'étoile brille encore et le cœur batPourtant quand je croyais cette fièvre première Apaisée à la fin comme un vent qui tombaQuand je croyais le trouble aboli le vertigeOublié l'air ancien balbutié trop basQue l'écho le répète au loin Voyons que dis-jeDéjà je perds le fil ténu de ma penséeInsensible déjà seul et sourd aux prodigesQuand je croyais le seuil de l'ombre outrepasséLe frisson d'autrefois revient dans mon absenceEt comme d'une main mon front est caresséLe jour au plus profond de moi reprend naissanceL’amour qui n’est pas un motMon Dieu jusqu'au dernier moment Avec ce cœur débile et blême Quand on est l'ombre de soi-même …afficher plus de contenu…
tirent dessus pour sûrMais à côté de ceux qui sont au front les plaindre est enfantinVous ignorez comment vivent les ouvriers français sans douteOu les Nord-Africains qu'on emploie à l'empierrement des routesC'était vrai J'étais en ce temps là profondément ignorantIl y avait tant de grands mots que je ne savais lesquels croireEt les beaux nuages passaient toujours au fond de mon miroirLe monde avec lenteur prenait pour moi des habits différentsParenthèse 1956 Ah le vers entre mes mains mes vieilles mains gonflées nouées de veines se brise et l’orage de la prose sillonnée de grêle et d’éclairs s’abat toute mesure perdue sur le poème lâché comme un chien débridé qui court à droite et à gauche flairant tournant cherchant la rime tombée à terre et cela fait un joli désastre tout ce verre de Venise en morceaux où la bête échappée hurle à douleur et le sang paraît à ses pattes si bien