Architecture et temporalité.

La conception architecturale pose un ensemble conséquent de questions, desquelles elle tire sa complexité. Des questions d’ordre social, économique ou constructif ainsi que des questions relatives à la forme ou l’ esthétique ( les sciences de l’artificiel ). Mais c’est à la croisée de tous ces thèmes que se développe un problème majeur qui sous-tend chaque projet d’architecture ( et d’art en général ) : la notion de temporalité. Le rapport qui lit un édifice à son contexte temporel, présent et futur. En 1981, la critique d’art Catherine millet publiait dans Art press un article sur Jean Dubuffet dans lequel elle proclamait “L’architecture, en prenant l’homme comme modèle, le reproduit et le projette hors de lui-même. Cette projection n’est pas infinie : elle a pour but de baliser l’espace dans lequel l’homme flotterait, sinon, sans repères.”. Elle a pour but de ramener à la mesure humaine la démesure de l’univers”. C’est en effet ce caractère «éphémère» ( à l’échelle de l’ Histoire) de l’architecture qui permet à l’homme de s’identifier dans des courants architecturaux et ainsi de jalonner son époque de repères qu’il créer à son image. Evidemment cette hypothèse implique premièrement de reconnaitre l’existence du lien entre l’homme et l’architecture et deuxièmement que l’humanité se sert de l’architecture comme d’un repère temporel. Ces questions relatives à la temporalité, d’ordre très théoriques voir métaphysiques en appellent d’autres beaucoup plus concrètes, toutes ces question qui entourent la durée de vie d’un édifice, la démolition, la reconstruction et la réhabilitation. Lorsque l’architecte construit, il se confronte au temps, aux années qui vont passer et dégrader petit à petit son édifice, alors il y pallie en utilisant des matériaux résistants aux intempéries et autres pièges du temps afin de prolonger des quelques années l’éclat d’une façade, mais que peut il vraiment face aux siècles, voir pire : l’évolution des sociétés ?