Dissertation de Français. |

Dans un chapitre de son Roman expérimental intitulé « L’Argent dans la littérature », Emile Zola écrit à propos de l’écrivain : « C’est l’argent, c’est le gain légitimement réalisé sur ses ouvrages qui l’a délivré de toute protection humiliante, qui a fait de l’ancien bateleur de cour, de l’ancien bouffon d’antichambre, un citoyen libre, un homme qui ne relève que de lui-même. Avec l’argent, il a osé tout dire, il a porté son examen partout, jusqu’au roi, jusqu’à Dieu, sans craindre de perdre son pain. L’argent a émancipé l’écrivain, l’argent a créé les lettres modernes. ». L’argent est-il synonyme de liberté ? Outre cet exemple de l’écrivain ou de l’artiste en générale, à quoi correspondent la liberté et l’argent dans la société moderne ? L’argent contribue-t-il à la libération des individus et au bonheur individuel ou représente-t-il l’aliénation, un obstacle à la liberté ? En résumé quelle est la place de l’argent dans la société moderne et son lien avec la liberté ?

« L’argent libérateur » est sans doute l’un des thèmes les plus importants de l’œuvre de Simmel. L’argent est très souvent associé à l’idée de liberté. Lorsque l’on pense argent on pense souvent à la puissance, la possession, au luxe, un bon niveau de vie,… une multitude de choses que l’on relie à la liberté. Il ne faut cependant pas oublier qu’il existe différentes formes de liberté, et les diverses idées évoquées ci-dessus se ramènent principalement à une liberté économique : la liberté d’acheter (on remarquera d’ailleurs que l’on parle du « pouvoir d’achat »). L’argent est un moyen universel et absolument neutre dans ses fins : il permet d’accéder à des fins toutes aussi diverses que variées, il nous offre donc en plus de la liberté d’acheter la possibilité du choix. Simmel fait remarquer que cette possibilité de choix concerne non seulement la marchandise mais également le moment où l’argent peut être dépensé, car contrairement à des choses matérielles, il