Aristote la main
« Ce n’est pas parce qu’il a des mains… »
Il est difficile de déterminer avec certitude la place de l’homme dans la nature. De nombreuses résistances se sont ainsi opposées à la conception de l’homme comme animal descendant du singe. Si aujourd’hui un assez large consensus s’est établi autour de cette appartenance de l’homme au règne animal, nous continuons de vivre en êtres privilégiés et souverains au sein de la nature, en en disposant à notre guise, sans toujours nous sentir partie prenante de ce monde naturel où nous vivons. L’homme n’est-il que le résultat d’une évolution biologique continue ou y a-t-il un réel décalage, une rupture entre les êtres vivants et l’homme, autorisant alors peut-être la souveraineté de l’homme sur le monde naturel ? Aristote dégage en tout cas une distinction nette entre les animaux et l’homme, rangeant ce dernier du côté de l’intelligence . Il en vient à considérer l’organe privilégié et spécifique de l’homme, la main, pour en montrer la richesse, mais en désaccord avec la thèse matérialiste pour qui l’intelligence de l’homme n’est rien d’autre que le résultat chanceux d’une organisation biologique performante, car pour Aristote l’intelligence de l’homme précède, explique et permet l’usage performant de ses caractéristiques physiques. Cependant cette spécificité de l’homme, cette intelligence à l’origine du monde humain dans son ensemble, du monde technique, culturel, est-elle bien l’assurance d’une supériorité de l’homme ? Après l’explication du texte dans les trois premières questions, nous nous intéresserons à ce problème en nous demandant plus précisément si les outils inventés par l’homme sont supérieurs aux moyens de défense des animaux.
1. thèse :
Par sa polyvalence, la main est l’outil le plus perfectionné : la nature l’a donc confié à l’homme qui est l’être qui par son intelligence est le seul capable de s’en servir.
structure :
L’extrait proposé s’articule en deux moments