Q1 :
Comme successeur des impressionnistes, les artistes fauves viennent provoquer une seconde rupture dans l’art du XX. Après le changement de technique, de médium de représentation, les fauvistes éclatent les couleurs jusqu’alors parfaitement codifiées. C’est notamment la série de Arbres Rouges de vlaminck qui fait scandales. Les idées classiques sont bouleversées. Le paysage restera le sujet premier de ces artistes car c’est par lui que les possibilités d’expression sont les plus multiples. Le peintre symboliste Gustave Moreau a beaucoup influencé les pères du fauvisme, Vlaminck et Matisse. Comme a dit ce dernier : « Moreau ne nous a pas fait suivre une trace, il nous a fait sortir des sentiers battus pour à la fois quitter et affirmer notre complaisance. ». En effet, Matisse représente parfaitement, par son œuvre, les idées fauves. Tout au long de sa vie, sa technique évolue ; passant de touches sèches et condensées presque à la manière impressionniste à d’épais aplats de couleurs qui lui sont si spécifiques. C’est une œuvre du début de sa carrière, Paysage à Coullioure, que nous allons étudier. En s’intéressant à la forme, la couleur puis enfin la facture nous chercherons à montrer en quoi, dans ce paysage, par une impression assez trouble révèle pourtant une représentation proche de la réalité.

Cette toile de taille standard montre un paysage. Malgré les couleurs qui se mêlent, forment une multitude de touches toutes différentes, on peut distinguer par un jeu entre l’horizontalité des couches et la verticalité des courbes des arbres, un sous-bois. Les teintes sont vives, distinctes, souvent chaudes. Pour Matisse, ce n’est pas le sujet qui importe mais ce qu’il peut en tirer, ce qu’il peut faire ressortir, représenter. D’un premier coup d’œil, l’observateur pourrait croire à d l’abstrait. Seulement, c’est en passant un certain temps à observer ou déduire que tout devient clair. Le paysage d’abord abstrait se rapproche ensuite d’un certain onirisme pour