Le street art
Comment le street art apprivoise-t-il le milieu urbain ?
INTRODUCTION
Le XXème siècle voit naitre un rejet des formes et des sujets artistiques traditionnels. Avec le mouvement Dada, l’Art perd de sa dimension « sacrée » et démesurée. Les premiers ready-mades de Duchamps, détruisent tout à fait l’importance de la technique et du traditionalisme artistiques. « L’urinoir ou le porte-bouteilles affirment deux choses : que l’œuvre est entrée dans une nouvelle ère, celle de sa ‘’reproductibilité technique’’ ; ensuite, que l’art est aussi une mise en espace – une question de lieu. » Peu à peu, l’Art s’inscrit dans un contexte. De nombreux artistes utilisent des lieux urbains identifiables tantôt dans un but polémique, pour en détourner la symbolique, tantôt pour apprivoiser de nouvelles contraintes et possibilités, ou simplement pour y exposer leurs œuvres. C’est l’heure des premiers « happenings », performances artistiques participatives en public et des premières expositions de « land art », utilisant un contexte naturel et ses matériaux. Les créateurs se tournent bientôt vers les espaces urbains. Par la même occasion, ils réitèrent le vœu d’un art pour tous, la ville appartenant, en principes, à ses habitants, fait office de lieu d’exposition à des centaines d’artistes, en rejet des milieux de création hermétiques et élitistes. C’est la naissance d’un art pour le peuple et par le peuple. Echappant ainsi aux structures instituées, ils mettent en valeur une réalité brute, celle du quotidien, à l’encontre de « l’Art pour l’Art », et mettent en lien, dans la lignée du réalisme et du naturalisme, création et « choses de tous les jours ». Ce n’est plus la réalité qui est adaptée dans une œuvre, mais l’œuvre qui s’adapte et s’accapare la réalité. Ainsi, l’Art urbain, ou « Street Art », utilise la cité comme support et la fait valoir sans intermédiaire, « à même la ville ». Egalement appelé graffiti, cette déclinaison de l’art contextuel tient un rôle