Les sénateurs démocrates John Kerry, président de la Commission des Affaires étrangères, et Barbara Boxer, présidente de celle de l’Environnement, ont exposé hier un projet de loi sur le climat qui donne beaucoup d’espoirs à tous les défenseurs de l’environnement : celui-ci fixe un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici 2020 par rapport à leur niveau de 2005. C’est mieux que le texte voté il y a quelques mois par la Chambre des représentants qui prévoyait une diminution de 17 %.

« La présentation du projet de loi Kerry-Boxer […] établit une base solide pour une action du Sénat contre le réchauffement climatique », a souligné Daniel Weiss, expert de Center for american progress, qui estime qu’un vote est encore possible avant la conférence onusienne de Copenhague, en décembre. Ceci donnerait en effet « une occasion à l’Amérique d’exercer un rôle dirigeant dans la communauté internationale et d’adopter une véritable réponse mondiale à la crise du climat », a fait remarquer Al Gore, ancien vice-président et lauréat du Prix Nobel de la paix.

Pourtant, certains restent très sceptiques, tant la lutte contre l’effet de serre demeure une question sensible aux Etats-Unis : la création d’un marché de droits d’émissions (dit « Cap and trade »), déjà inscrit dans le projet de la Chambre et également prévu dans le texte du Sénat, rencontre par exemple une farouche opposition de la part de l’ensemble des républicains, ainsi que de nombreux démocrates des Etats agricoles et industriels. « Les chances d’un vote du Sénat sur un projet de loi sur le changement climatique restent très faibles avant Copenhague », analyse donc Michael Levi, expert du Council of foreign relations.

Hostilité des milieux industriels

Car ce qui compromet surtout les chances de voir le texte adopté au Sénat, c’est le désaccord profond exprimé par les industries pétrolières et charbonnières américaines. La disposition donnant autorité à l’Agence de protection de