article dom juan
Cette comédie de Molière avait déjà créé la polémique en 1665 lors des premières représentations. Aujourd’hui, Jean-Pierre VINCENT nous offre une mise en scène, à la fis fidèle et infidèle, qui fait de nouveau débat. Sa lecture de la pièce lance un regard neuf sur cette pièce connue de tous.
Dans la pièce de Molière, Dom Juan et Sganarelle ne sont rien l’un sans l’autre. Dans la mise en scène de Vincent on retrouve ce duo, comme on l’attend. Dom Juan (Loïc Corbery) est svelte et jeune, Sganarelle (Serge Bagdassarian) est plus âgé et enrobé. Il n’y a pas de surprise dans le choix de ces comédiens aux physiques contrastés mais on apprécie. Et il n’y a pas que leurs physiques qui sont contrastés. Tout chez eux les oppose et cette opposition est rendue sur scène par des jeux différents. Qui imagine un Sganarelle élancé et filiforme ? Pas Jean-Pierre Vincent. Et Serge Bagdassarian joue parfaitement de sa silhouette. Vous l’imaginez lâche et froussard ? Il l’est dans certaines situations (lorsqu’arrivent les frères de Done Elvire par exemple) mais il est aussi plein de ressource, toujours prêt à faire la morale à son maître et à débattre avec lui (acte I, scène 2 - acte III, scène 1). Soit parce que son salut le préoccupe, soit parce qu’il pressent l’issue fatale qui le privera de ses «gages». Entre Don Juan et lui, le courant passe et leur complémentarité est essentielle au spectacle. Don Juan, lui, est joué par un jeune comédien. Choix audacieux direz-vous. C’est vrai qu’on a l’habitude de Don Juan dans la maturité. Comme si seul le poids des ans pouvait donner de la crédibilité au libertin. Loïc Corbery n’oublie d’insister sur aucun des aspects de ce type de personnage.
Ci-dessus: Le duo maître-valet.
(http://www.comedie-francaise.fr/spectacle-comedie-francaise.php?id=209&spid=349&p=4)
Libertin dans les mœurs, il séduit les paysannes puis les abandonne. Le jeu de séduction est tel qu’on a envie de monter sur scène et