Qui a peur d’Hadopi ?

Hier à Paris la présidente de l’institution d’Hadopi a présenté son rapport annuel d’activité. Elle a profité de cette exposition médiatique pour dénoncer la baisse du budget alloué à ce programme destiné à la lutte contre le téléchargement illégal. De
12 millions d’euros en 2011 à la création d’Hadopi, ce dernier sera de 6 millions pour
2015. Mais la réussite ou non d’Hadopi est-elle vraiment une question de budget ?
Un système facile à contourner
«Il a été constaté qu’une ou plusieurs œuvres ont été téléchargées ou partagées depuis votre accès internet, en violation des droits d’auteur. Ces faits peuvent constituer une infraction pénale».
Voilà le début du message qu’a reçu Nathan Sartore un certain matin de Janvier dernier. Lui qui téléchargait illégalement films, séries et albums depuis plus de deux ans a finit par se faire rattraper par la loi. «J’étais légèrement paniqué de me retrouver dans le collimateur de l’état mais je n’ai pas arrêté de télécharger. J’ai cherché une solution sur internet et rapidement je suis tombé sur un forum parlant du sujet. Des internautes suggéraient des sites qui permettent de délocaliser son adresse IP à l’étranger pour 10 euros par an. Depuis, je n’ai plus eu de nouvelles, pourtant je télécharge toujours autant, peut-être plus même».
C’est grâce à la même astuce que Florian Cerretani, 20 ans, a pu continué de télécharger illégalement en toute tranquillité. «J’ai reçu un courrier d’Hadopi l’année dernière me mettant en garde et me rappelant que le téléchargement illégal était répréhensible pénalement. Je n’ai pas imaginé une seule seconde arrêter pour autant. J’ai demandé son avis un amis qui s’y connait en informatique et il m’a conseillé de délocaliser mon adresse IP à l’étranger.»
Comme Nathan, Florian et plus de 15 millions de français Emilie Bougnel pratique aussi le téléchargement illégal. Elle n’a pas reçu de courrier d’Hadopi et ne s’inquiète absolument pas. «Je n’ai pas