Assia djebar femmes d'alger dans leur appartement
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La femme algérienne déchirée entre deux mondes dans Femmes d’Alger dans leur appartement d’Assia Djebar.
«L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence.» disait Amin Maalouf dans Les identités meurtrières. Assia Djebar, écrivaine algérienne a tenté de définir à travers son œuvre cette nouvelle « identité » de l’Algérie qui semble s’être brouillée après la colonisation. Pays limitrophe, entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe, il semble comme s’être renfermé sur lui-même. Assia Djebar partagera sa vie entre son pays natal où elle vivra toute son enfance et la France où elle fera ses études. Tout au long de son œuvre féministe, elle se battra afin de donner la parole à ces femmes de l’ombre des pays arabes. Femmes d’Alger dans leur appartement est un recueil de nouvelles dont le principal sujet est la femme algérienne moderne ou ancienne, traversée par un déchirement entre une histoire et un présent, entre une culture orientale et occidentale. Comment l’auteur montre que le personnage féminin se retrouve à la frontière de deux idéologies, deux modes de vie ? Assia Djebar va jouer avec les métaphores, les motifs récurrents qui présenteront tous deux faces contraires d’une même réalité. Tout d’abord avec une dichotomie de l’ombre et de la lumière, représentant l’obscurantisme face à l’espoir et le renouveau. Ensuite en définissant une limite spatiale entre le harem et plus généralement les espaces clos comme lieux de liberté d’expression contrairement à la ville qui est lieu de prison. Enfin, en redéfinissant ce qui sépare l’homme de la femme, la maternité et la stérilité et ainsi la soumission et l’indépendance.
L’écriture d’Assia Djebar dans « Femmes d’Alger dans leur appartement » est teintée d’un univers topique de la couleur et de la peinture, qui est d’ailleurs à l’origine du titre de son ouvrage. La dichotomie qui parcourt tout le roman et qui se traduit par une