Atala
[Extrait p. 334-335 du manuel]
[Ce qui suit peut faire partie de l’introduction. Vous pouvez alléger…]
En 1801, lorsqu’il publie Atala, Chateaubriand, qui a 33 ans, est encore un inconnu. Dans les Mémoires d’outre-tombe, il écrit que « c’est de la publication d’Atala que date le bruit qu’ [il a] fait dans le monde. » Ce récit est un épisode de l’histoire des Natchez, tribu indienne de Louisiane massacrée par les Français en 1727, qu’il avait le projet d’écrire. Dans ce petit roman, Chateaubriand accomplit son rêve de jeunesse : décrire les mœurs des sauvages et une nature exotique que son voyage en Amérique, en 1791, alors qu’il avait 23 ans, lui a permis de découvrir. Le problème est que Chateaubriand ne connaît pas la Louisiane puisque que son voyage l’a conduit à visiter la « Nouvelle France», c'est-à-dire le Canada et qu’il n’a jamais rencontré d’Indiens Natchez puisque ce sont des Hurons et des Iroquois qui vivent au Canada. Pour rédiger l’histoire des Natchez et Atala, il s’est inspiré d’œuvres d’historiens de l’époque. Il constate d’ailleurs, à son arrivée au Canada, qu’il ne reste des Sauvages, dans les réserves indiennes, que le souvenir ou la dégénérescence : les colons ont transmis leurs tares aux Indiens et les ont entraînés dans un processus d’autodestruction : le bel Indien des forêts s’est transformé en mendiant déguenillé à la porte d’un comptoir… C’est alors que Chateaubriand va prendre ses distances avec le mythe du « bon sauvage » qui l’avait séduit dans la pensée de Rousseau et préférer parler de « belle nature » plutôt que de « bonne nature ». Par l’intermédiaire de ses personnages Chactas et Atala, possédant tous deux une double culture, Chateaubriand s’efforce de réconcilier Nature et Culture. En matière de critères ethnologiques, l’extrait ne constitue pas une avancée par rapport aux deux précédents puisqu’il s’agit d’un roman et l’œuvre est une exaltation de la passion (une belle