Atelier d'atmosphère
Les pales des ventilateurs brassaient mollement l’air trop chaud.
Assis derrière leurs bureaux, les élèves avaient les tempes mouillées.
Rapprochement sur la goutte salée qui roule doucement sur le front d’un jeune homme. Elle finira sa course dans un sourcil.
La peau collante et moite. Qui annonçait cependant que l’été et la liberté qui va avec approchaient. Les esprits des adolescents voguaient tranquillement, voyageant partout. On pouvait même voir leurs yeux brumeux, comme une gare vide qui attend qu’un train arrive.
Le professeur devant la classe parlait, mais la plupart de son auditoire ne faisait que le voir ouvrir et fermer la bouche, sans entendre un son. L’imagination des élèves semblait s’être évadée avec leur ouïe.
Certains, plus alertes en cet après-midi, couraient comme des chevaux sauvages. Ils bondissaient d’un monde à l’autre dans une course effrénée.
D’autres étaient cependant plus paresseux. Avec lourdeur mais délices ils vagabondaient dans la brume sans vraiment s’arrêter sur une idée. Ils survolaient le paysage et se laissaient porter par le vent.
Un son strident agit soudain comme un hameçon et tira toutes les pensées pour les remettre dans la tête de leurs propriétaires. La cloche avait sonné. L’imagination retrouvait les barrières d’un crâne.
Je suis seule dans la classe, le professeur ayant déjà quitté.
Silence paisible.
Les arbres caressent les fenêtres du bout des feuilles, emportés dans une valse par la brise.
La poussière de craie quant à elle flottait délicatement dans les rayons du soleil.
Une bonne odeur de papier et d’herbe fraîchement coupée nimbait la