Au bonheur des dames
Commentaire de texte : « au bonheur des Dames » Emile Zola ; « La réussite de Mouret »
Dès la première ligne de cet extrait, aucun doute n’est possible, Mouret « possède » tout et en grand nombre dans son magasin : « Et Mouret regardait toujours son peuple de femmes.. ».
L’utilisation de l’imparfait présente l’action dans son déroulement, en cours d’accomplissement et on assiste à une succession de mouvements, tous les adjectifs et noms utilisés dans ces premières lignes font référence au mouvement : « Les ombres noires s’enlevaient avec vigueur.., De longs remous brisant la cohue…, roulant la houle désordonnée.. , on commencait à sortir… » .: Le temps passe mais dans ce grand magasin, il semble impalpable pour les consommatrices : « La fièvre de cette journée de grande vente passait comme un vertige .. » . Cette journée apparaît comme une journée irréelle, épuisante , comme après un combat. : « le saccage des étoffes jonchait les comptoirs ; tandis que la clientèle, dépouillée, violée, s’en allait à moitié défaite .. ». L’emploi du passif accentue le fait que la femme n’est plus capable de se contrôler dans ce magasin. La machine « grand magasin » broie ses victimes (les femmes) et les réduit à l’esclavage.
La fermeture du magasin s’annonce de manière inexorable et implacable, mais à l’inverse des femmes le temps est bien décompté par Mouret, qui entend le son de ses caisses enregistreuses qui battent la mesure de l’argent qui rentre : « l’or sonnait dans les caisses » . Mouret est le seul conscient du temps qui passe, il est le maître, le maître du temps, il marque la mesure avec ses caisses qui sonnent.
Les femmes sont passives, manipulées, superficielles, toutes entières obsédées par le paraître, elles constituent des proies faciles. Toutes ces qualités de chef d’entreprise, le directeur du Bonheur des Dames, Mouret, les met au service de son objectif unique, son obsession : conquérir le peuple des femmes. Les femmes sont pâles de