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Les banques dans la mondialisation
Marc Mousli, chercheur associé au LIPSOR (CNAM, Paris)
Pour le grand public, la globalisation est synonyme de délocalisations, de dommages considérables aux ressources vivrières des pays « du Sud » et de domination d’un « Nord » manipulant les monstres (fatigués) que sont le FMI, la
Banque mondiale et l’OMC. Les économistes, même les plus engagés dans les combats contre les injustices et les inégalités, en ont une vision plus nuancée, mais ne ménagent pas leurs critiques, notamment à l’égard du système financier. Qu’est-ce que la globalisation ?
La globalisation de l’économie, c’est l’émergence d’un grand marché potentiel, constitué par l’ensemble des pays de la planète, sur lequel les firmes transnationales mèneraient sans limites des transactions de tous ordres. Il ne faut pas confondre cet objectif, qui n’est pas encore atteint, et ne le sera sans doute jamais complètement, avec l’internationalisation des grandes entreprises, une réalité plusieurs fois centenaire. Par exemple, Veolia, l’une des plus anciennes firmes françaises (ce fut la Générale des Eaux de 1853 à 2003) travaille sur les cinq continents sans pour autant se trouver sur un marché global : l’assainissement à Indianapolis ou au Venezuela n’a rien à voir avec celui d’Angers ou de Shanghai … sans parler du dessalement de l’eau de mer à Oman ! Chaque marché national a ses propres caractéristiques. Autre cas : les constructeurs d’automobiles font des économies d’échelle en mettant en commun les structures de base (les « plateformes »), les moteurs et les transmissions de véhicules différents, qui seront vendus dans plusieurs pays. Mais il reste des particularités nationales fortes qui font que Renault, par exemple, n’a jamais pu percer sur le marché américain, et a fini par laisser ce soin à Nissan, après avoir pris le contrôle de cette société japonaise.
Les marchandises, les personnes et les capitaux : une mondialisation inégale
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